Complément : Les religions et la violence

La violence est-elle soluble dans la religion ?

Dessin de Cabu
Dessin de Cabu

 – Par Michel Herland –

L’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo par deux meurtriers se réclamant d’Allah, puis l’attentat contre un supermarché kasher, obligent à s’interroger sur les liens entre la religion et la violence. Les quelques brèves remarques qui suivent, écrites dans l’urgence, ne prétendent pas faire le tour de la question mais devraient contribuer à l’éclairer.

À quoi servent les religions ? Aujourd’hui comme hier, leur fonction première, celle qui leur permet de trouver facilement des fidèles, est de rassurer. Tout le monde n’a pas l’âme d’un stoïcien pour accepter la mort avec sérénité. Dans les religions primitives le culte des ancêtres traduit la croyance dans une vie après la mort. Les religions du Livre promettent la vie éternelle. Mais tout le monde n’ira pas au paradis : il faut le mériter en respectant toute une série d’interdits et d’obligations. La religion remplit donc aussi une fonction sociale, celle de discipliner les croyants. Les sociétés archaïques étaient toutes religieuses sinon théocratiques.

L’humanité progresse. L’esprit rationnel se substitue peu à peu à la mentalité magico-religieuse. « Peu à peu » donc pas partout et pas chez tous. Les sociétés contemporaines sont loin d’avoir entièrement basculé dans « l’âge scientifique », comme l’espérait Auguste Comte ; elles voient cohabiter d’une part des rationalistes, lesquels admettent qu’ils n’y ait pas de réponse pour toutes les questions et font profession d’agnosticisme, et d’autre part des croyants qui acceptent les réponses aux questions essentielles apportées par leur religion, même si elles n’ont pas de fondement rationnel.

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